Manif du 12 Septembre à Lyon : Une victoire de l’unité à la base, dans la lutte !!

 

 

 

 

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Contrairement à ce qu’affirment les médias au service du système, la mobilisation, au départ de la manifestation, était l’une des plus grandes de ces derniers mois, même y incluant les plus grandes manifs de la lutte contre la Loi El Khomri.

Pour un premier engagement de lutte sociale et de lutte de classe sous l’ère de Macron-Président, on peut d’ores et déjà constater que ce nouveau président, tant par son action antisociale que par ses propos ouvertement méprisants, reflets très nets de son mépris de classe, de l’aveu même de certains journalistes « mainstream » un tant soit peu « objectifs », cette action, donc, n’est pas sans susciter une résistance réelle d’une grande partie du corps social populaire.

De plus, ayant réussi à monopoliser pratiquement le champ de la « représentativité » parlementaire du système, il ne peut se défausser derrière de prétendues « difficultés du dialogue social », ni même derrière la figure d’un ministre sous-fifre, comme ce fut le cas avec El Khomri.

Il est obligé d’assumer lui-même pleinement la responsabilité de ses choix politiques ultra-réactionnaires, pour le compte de la classe bourgeoise dominante, ce qu’il fait avec le plus gtand cynisme, qu’il prétend pourtant imputer à ses victimes directes…

Il le fait également avec cynisme et violence, à Lyon, dans le fief de son ministre de l’intérieur et donc désormais « premier flic de France », l’« ancien » maire et toujours « parrain » des mafias politiciennes locales, Gérard Collomb.

Dès le départ de la manifestation, une manœuvre tout à fait inhabituelle de la police visait à isoler et à encercler la tête du cortège, y mettant tout de suite un premier coup d’arrêt.

A ce moment, la densité de la manifestation syndicale massée derrière ce « cordon sanitaire » était telle qu’il était tout à fait possible de le briser et de le franchir, et donc de libérer la tête de la manifestation.

L’attitude des responsables syndicaux fut naturellement très ambiguë, mais il est clair qu’une partie d’entre eux, outrée par ce déni du droit de manifester, refusait de céder à cette violence et voulait tenter d’avancer.

Tandis que quelques uns agissaient ostensiblement pour empêcher le cortège de franchir le barrage de police et faisaient pratiquement le travail des flics en voulant empêcher les éléments les plus déterminés d’avancer…!

Le barrage fut finalement franchi et quasiment mis en déroute par la foule en marche, au prix quelques grenades et usage de bombes lacrymogènes directement sur nos figures, mais sans plus d’effet dissuasif !

 

 

Malheureusement, du fait de l’hésitation de certains et de la pratique carrément kollabo de quelques autres, le temps que le cortège reprenne son avancée, la tête de la manifestation s’est trouvée complètement nassée et embarquée manu-militari dans la rue Pierre Robin, adjacente, mais déjà dépassée par la nouvelle tête du cortège, celle qui venait de franchir le barrage.

Une nouvelle division syndicale apparu à ce moment, entre « réfractaires » et responsables des principales sections et fédérations réformistes, qui voulaient privilégier le déroulement « normal » de la manifestation prévue par rapport à l’ »incident » et donc, concrètement, abandonner les camarades « nassés » rue Pierre Robin aux mains de la police.

Manque de chance pour ces lâches et ces opportunistes, la volonté de la base s’est exprimée clairement et massivement en faveur de la solidarité, y compris avec le soutien de quelques responsables syndicaux parmi les moins contaminés par l’esprit réformiste et kollabo.

Ce qui a amené la nouvelle tête du cortège se reformer en face de la rue Pierre Robin, devant le barrage de police barrant l’accès à la nasse policière massive qui détenait désormais nos camarades encerclés en début de manifestation.

La manifestation s’est donc trouvée immobilisée près de trois heures ainsi, pour obtenir leur libération « conditionnelle », après de laborieuses tractations de la part des responsables syndicaux concernés.

Il est à noter que le rapport de force eut encore été suffisant, à cet endroit et au moment d’y reformer la tête de manif, pour aller libérer directement les camarades nassés.

Toutefois, et par rapport aux précédentes situations comparables de l’an dernier, il faut surtout noter la plus grande détermination à rester solidaires jusqu’au bout et à ne pas lâcher les camarades nassés.

C’est déjà une avancée remarquable de l’unité et de la résistance populaire massive, qui s’est exprimée à cette occasion, et qui doit être soulignée et saluée comme une grande victoire, dans le contexte actuel !

L’action « négociatrice » des quelques responsables syndicaux qui ont refusé de capituler et d’abandonner les camarades nassés correspond au niveau de conscience actuellement le plus avancé dans cette lutte, et ne mérite notamment pas le mépris mensonger avec lequel il est traité dans certains médias « gauchistes » juste soucieux de faire « mousser » leur propre boutique, et non d’analyser la réalité des faits pour comprendre et en tirer des leçons utiles.

La première étant la nécessité d’une véritable organisation de résistance populaire de masse, ce qui suppose d’en définir les objectifs politiques stratégiques, et c’est incontestablement là qu’il y a un décalage énorme entre la capacité de résistance « spontanée » du mouvement de masse contre l’obscurantisme social « en marche » et la nécessité de construire une alternative politique et sociale anticapitaliste.

 

Lepotier

 

Manifestation contre la loi travail : des incidents à Lyon

 

3 commentaires

  1. le plan est faux, les nassé-e-s l’ont bien été dans la rue Pierre Robin mais à l’autre bout de cette rue, et la manif se déroulait cours Gambetta pas dans la grande rue de la Guill

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    1. Bonjour,

      Selon vous …« le plan est faux, les nassé-e-s l’ont bien été dans la rue Pierre Robin mais à l’autre bout de cette rue, et la manif se déroulait cours Gambetta pas dans la grande rue de la Guill »

      Non, le plan n’est pas faux, et pour deux raisons, contradictoires avec vos affirmations:

      __1_Le groupe des manifestants nassés figure bel et bien au fond de la rue Pierre Robin, sous la forme d’un point rouge en proportion schématique des 150 personnes considérées, par rapport aux 10 000, voire plus, de la manifestation dans son ensemble!

      __2_Ces manifestants on bel et bien été nassés en tête du cortège, avant d’être repoussés dans la rue Pierre Robin. Nous étions nous mêmes à l’endroit de la séparation opérée par la police et nous ne fûmes repoussés que de justesse du côté du cortège syndical supposé « officiel » par les policiers improvisant une sorte de tri à cette limite…

      Tri impossible, comme en témoignent les camarades de l’UC-Lyon, qui, eux, se sont trouvés pris dans la nasse, sous nos yeux!

      Témoignage également repris sur TML:

      « UNITÉ COMMUNISTE-LYON »:

      (Extrait)

      « La CGT est parvenue à obtenir un deal avec la police : libération de la nasse, sous condition d’un contrôle des sacs, mais sans contrôle d’identité. Cette solution permis alors la sortie de la nasse, après un passage au compte-goutte.

      Finalement, la manifestation put reprendre son chemin, après deux heures d’arrêt.
      Bien que les médias bourgeois s’empressent de qualifier cette opération de lutte contre les « ultras », contre les « jeunes », contre les « anarchistes » et les « lycéens », celles et ceux qui étaient présents et présentes savent que la vérité n’est pas celle-ci.

      Ce que les policiers ont encerclé correspondait au « cortège de tête », réunissant effectivement des jeunes, effectivement des lycéens, des antifascistes ou des anarchistes. Mais réunissant aussi des moins jeunes, des syndiqués -que ce soit à la CGT; à SUD; au SNES ou même à FO-, des militants et militantes politiques, mais également les membres de Front Social Lyon.

      Nos militants étaient dans ces rangs.

      Il s’agissait, pour la police, de tenter une manœuvre de provocation à la césure entre ce cortège hétéroclite et le reste de la manifestation. Elle voulait isoler les éléments les plus revendicatifs et les plus radicaux du reste de la mobilisation. La police voulait que les choses dégénèrent. Elle voulait que la manifestation échoue et soit noyée sous les lacrymogènes. Elle a manœuvré pour parvenir à cet objectif, pour tenter de briser l’unité entre toutes et tous, pour tenter d’instaurer un climat de peur et de paranoïa. Pour susciter, également, la désapprobation de la part de ceux qui assistent à la manifestation et pour tenter de les dissuader de rejoindre les rangs de celles et ceux qui luttent.
      Mais aux cris de « on lutte ensemble, on marche ensemble ! », la solidarité n’a pas été brisée. Certes, nous avons pu voir tout l’éventail des positions prendre corps. Nous avons pu voir, en action, la lutte de ligne au sein de la CGT, laquelle s’est divisée en deux : ceux qui voulaient abandonner à leur sort les militants et les militantes, ceux et celles pour qui la solidarité n’est pas un vain mot. Entre les deux, certains ont fait la navette, dans un opportunisme total, cherchant à concilier l’inconciliable.

      Nous saluons ceux qui ont fait le choix de l’unité, de la camaraderie, de l’unité contre la tentative de division opérée par la police.

      Certes deux gardes à vue clôturent cette journée, mais les mobilisés ont démontré qu’ils serreraient les rangs et feraient front commun contre la répression.

      Ils ont montré aussi que la police et le gouvernement possédaient une conception du dialogue très particulière. La répression n’a pas attendu la moindre occasion pour frapper. Elle les a elle-même générée. Cette évolution du modus operanti de la police n’est pas rassurante en soi.

      Elle est dans la droite ligne de l’Etat d’urgence : une conception plus seulement « curative », frappant les manifestants, mais bien des frappes préemptives. Interdictions, assignations, provocations.

      L’évolution de la lutte des classes et la politique kamikaze de Macron emmène vers cette seule issue : une politique brutale, vicieuse et sans scrupules.

      Le bilan est lourd : plus de dix blessés et deux interpellations. L’Unité Communiste de Lyon se déclare en solidarité avec ces personnes interpellées, tout comme avec l’ensemble de réprimés du mouvement social. Elle se déclare également solidaire des blessés et appellera à tous les événements organisés en solidarité.

      Comme nous le mentionnions dans notre communiqué sur le mépris de Macron, la bourgeoisie concentre en elle ce dont elle accuse les travailleurs : la fainéantise ; le cynisme ; l’extrémisme.

      Nous continuerons à nous mobiliser et à lutter. Nous continuerons, avec fraternité, sororité et camaraderie, à avancer en commun contre les attaques des exploiteurs !

      Vive la lutte sociale ! »


      https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/09/13/lyon-12-septembre-2017-unite-et-resistance-populaire/

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